Fondée le 19 septembre 2002 à Cotonou, au Bénin, l’Association Cotonnière Africaine (ACA) est née dans un contexte de crise sans précédent pour le secteur cotonnier africain. En 2001-2002, les prix mondiaux du coton avaient atteint leur niveau le plus bas en 30 ans, tombant à seulement 28,5 cents la livre en octobre 2001. Cette crise était largement attribuée aux subventions massives accordées par les pays développés, notamment les États-Unis qui ont versé 2,3 milliards de dollars de subventions à leurs producteurs de coton en 2001/2002.

Face à cette situation critique, les professionnels africains du coton se sont réunis à Cotonou en juin 2001, puis à Abidjan en juin 2002, pour créer une organisation capable de défendre leurs intérêts collectivement. Les pays fondateurs comprenaient principalement les nations productrices de coton d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali (formant le groupe « Coton-4 »), ainsi que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

L’ACA fonctionne avec une structure de gouvernance comprenant un Comité de Gestion et une Assemblée Générale annuelle qui réunit régulièrement plus de 200 délégués d’Afrique, d’Europe, d’Asie et des Amériques. L’organisation s’appuie sur cinq commissions techniques spécialisées : production agricole, égrenage et énergie, transport et logistique, classification et méthodologie, et commercialisation.

« Contribuer au développement équitable et durable du coton africain en servant de cadre d’échanges et de concertation entre les professionnels du coton, et faire de l’ACA le champion de la défense du coton africain. »

En mai 2023, lors de la 19ème réunion annuelle à Accra au Ghana, l’ACA a connu une renaissance organisationnelle majeure. Ibrahim Malloum, Secrétaire Général au Commerce de Cotontchad SN, a été élu président avec pour mission de faire de l’ACA « le champion de la défense du coton africain ». Cette restructuration a inclus l’adoption de nouveaux statuts, le déménagement du siège de Cotonou à Ouagadougou au Burkina Faso, et la création d’un poste de Secrétaire Exécutif.

Les réalisations de l’ACA sont considérables. L’organisation a joué un rôle crucial dans le plaidoyer international contre les subventions déloyales, soutenant activement l’initiative « Coton-4 » à l’OMC. Cette campagne a abouti à la Décision ministérielle de Nairobi sur le coton en 2015, reconnaissant officiellement les distorsions commerciales causées par les subventions. Sur le plan technique, l’ACA a développé des normes africaines unifiées pour le coton, produisant 250 boîtes standard de qualité du coton en 2024.

L’impact du renforcement des capacités est substantiel. À travers des partenariats avec la FAO, le CIRAD et d’autres organisations internationales, l’ACA a facilité la formation de 4 291 producteurs de coton dans des programmes de saison complète, soutenu 153 facilitateurs techniques et formé 127 nouveaux formateurs. Aujourd’hui, l’ACA représente les pays producteurs des quatre régions d’Afrique et défend les intérêts de 16 millions de personnes directement employées dans le secteur cotonnier. Avec un marché africain du coton évalué à 6,05 milliards de dollars en 2024 et une projection de croissance à 8,08 milliards de dollars d’ici 2030, l’organisation joue un rôle crucial dans le développement économique du continent.